L’édito

 

Pour sa 7e édition, le nouveau festival des Traversées du Marais va se tenir dans un contexte où le monde de la culture vit de ses fragilités mais aussi et surtout de ses forces. L’année dernière, dans un contexte totalement inédit, l’ensemble des partenaires du réseau Marais Culture + a investi toute son énergie pour maintenir cet événement désormais bien implanté dans le calendrier parisien. Le succès rencontré s’est exprimé au-delà de nos espérances conjuguées.

Chacun des acteurs du réseau a pu ressentir qu’au-delà de la grande qualité des propositions artistiques réunies, le public venu extrêmement nombreux a souhaité témoigner par mille paroles et actions touchantes sa reconnaissance envers les acteurs culturels – artistes, programmateurs, équipes techniques, responsables d’institutions, élus locaux – qui ont souhaité faire vivre avec exigence et humanisme les arts et la création envers et contre tout.

Les quelque trente institutions que compte aujourd’hui le réseau Marais Culture + savent ce qu’ils doivent au public qui les accompagne au quotidien et qui leur a été si spécialement fidèle en septembre dernier. C’est pourquoi il a souhaité placer ce 7e festival des Traversées du Marais sous le signe de la renaissance. Qu’on l’écrive avec une capitale, ce terme nous renvoie aux périodes les plus exaltantes des expressions libres de la littérature, de la philosophie, des arts et des sciences. Qu’on lui conserve sa minuscule, il exprime aujourd’hui le dépassement de cette sidération morbide qui fut la conséquence la plus manifeste de l’irruption de l’épidémie de Covid-19. L’expression des multiples solidarités qui font société au plus noble sens du terme, autorise à regarder l’échéance du festival 2021 avec les yeux de l’espérance.

En fil rouge aux épreuves traversées ensemble par les acteurs de la culture et leurs publics, renaissance souligne la reconnaissance mutuelle qu’ils se doivent et la joie de se retrouver bientôt. En réponse à l’usage devenu tristement viral du terme « dystopie » dans les médias et les conversations, il propose un contrepoint ouvertement euphorique et, osons le dire, utopique face aux enjeux passionnants qu’affronte une culture désormais mondialisée.

Le musée de la Chasse et de la Nature a l’honneur de coordonner cette 7e édition du festival. A l’heure de sa propre renaissance après deux années de travaux, il est heureux de suivre la piste de ses prédécesseurs à ce privilège. Implanté depuis plus d’un demi-siècle dans un quartier d’où rayonne la culture avec un éclat si singulier, il peut appuyer sur la formidable diversité des lieux qui participent chaque année au festival, sur les grandes qualités humaines et professionnelles des équipes qui les animent avec passion et sur le soutien fidèle et bienveillant de la mairie de Paris-Centre.

Je remercie toutes les structures qui ont fait en sorte que cette nouvelle édition puisse se tenir malgré des conditions préparatoires parfois délicates. C’est une force de cette manifestation, qui se construit dans une formidable complicité collective, de respecter la belle diversité des identités de chacun des acteurs d’un quartier unique au monde.

Je souhaite à toutes et à tous une très bonne rentrée et un très beau festival.

 

 

Christine Germain-Donnat

Directrice du musée de la Chasse et de la Nature